Petit tour à
Port-Louis, des affiches incitant les citoyens à manifester contre l’ingérence
frisent le ridicule sous le regard indifférent des passants. Attitude aberrante
quand l’on tient en compte les derniers évènements. Onze morts pour les inondations
du 30 mars, dix morts pour l’accident de Sorèze, le ministre de la justice
Yatin Varma qui agresse un élève de la Charles Telfair Institute Florent
Jeannot âgé de 19 ans. Mais où va-t-on ? Question primordiale et pourtant,
cela ne semble pas tellement importer puisque personne ne fait rien. Tout le
monde vaque à ses occupations…C’est du passé tout ça maintenant on va de
l’avant.
L’année dernière
j’assistais à une manifestation des travailleurs sociaux contre l’augmentation
du pain. Alors que j’écoutais leurs doléances, un homme passait et n’a pas
manqué de les fustiger. Il les a regardé avec mépris et m’a lâché que
« zot pé fer tout ça la pour nanier », me faisant au passage
comprendre que leur action n’était qu’un coup d’épée dans l’eau. Parole
qui n’a pas manqué de me marquer. Pourquoi un tel jugement envers ceux qui se
battent pour ce qu’ils croient ? J’ai parfois l’impression que les
mauriciens sont enfermé dans une passivité qui m’horrifie. Il semble tous
mettre l’ingérence sur le compte de la fatalité.
Ne sommes nous
pas ceux qui ont leur mot à dire quand il faut voter ? Pourquoi nous
sentons-nous donc si impuissants ? Nous sommes en mesures de décider, mais
pourquoi ne nous sentons-nous pas en contrôle ? La résignation qu’éprouvent
de nombreuses personnes m’est incompréhensible. « Pas pou servi nanier si
fer kikchoz », semble être la
phrase fétiche de nombreux mauricien. Donc, ils se contentent de débat animé
sur ce qui les dérange. Un débat qui ne sert à rien si ce n’est à prédire qui
sera l’équipe gagnant à la prochaine élection.
« J’attends
le jour où ce pays aura des politiciens tel que Barack Obama à la tête ». Aspiration
et rien de concret. A croire que nous voulons tous vivre dans l’abstrait.
Entendu tout dernièrement à la radio une femme fustigeant les intervenants
parce qu’ils ont osé critiquer ceux aux pouvoirs. « Kifer zot pé critiqué ?
Bizin respecte banne ministre ». Est-ce avec cet état d’esprit que nous espérons
faire avancer les choses ? Il faut parfois critiquer afin de faire
améliorer les choses. Biensûr il faut que ce soit des critiques constructives. J’ai
peur de cette passivité qui semble animer les mauriciens. Quand oserons-nous
agir ?
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