Je me souviens encore du premier jour que nous
nous sommes rencontrés. Des mots échangés, du premier baiser… Mes émois de l’époque.
Il me semble que ces derniers temps je
ne cesse de faire une relecture de ma vie. Comme si penser à lui m’aiderait à
comprendre qui j’étais et comment je suis devenue.
On dit qu’on doit l’essentiel de ce qu’on est à
notre passé. Cela veut-il dire que je lui dois la femme que je suis ? Et
je plonge dans les souvenirs…J’ai l’impression qu’ils me rapprochent un peu
plus de moi. J’essaie toujours de comprendre ce qui m’a poussé à prendre une décision.
Ce qui a amené à la fin. Je dois avouer que comprendre m’obsède à tel point que
j’ai parfois l’impression que le passé m’emprisonne.
Paulo Coelho a un jour avancé que « Si tu
peux demeurer toujours dans le présent, alors tu seras un homme heureux...La
vie sera alors une fête, un grand festival, parce qu'elle est toujours le
moment que nous sommes en train de vivre, et cela seulement ». J’ai
conscience du message qu’il transmet et pourtant, je ne peux m’empêcher de me remémorer
du passé.
On ne se défait pas du passé, mais on peut l’utiliser
afin d’améliorer le présent. Certes, mais y vivre peut nous être néfaste. Dans
mon cas, je devrais sans doute tirer un trait sur l’affaire. Je crois d’ailleurs
avoir déjà accompli cette partie. Il me reste juste à renoncer à en tirer
quelque chose.
Oublier de songer aux possibilités que j’aurais
pu avoir si toutefois j’avais pris une autre décision. A quoi bon ? Cela ne change pas grand-chose si ce n’est que
cela me torture. Si la vie dépendait des « si », je crois que nous
serions tellement abasourdis par les possibilités que nous n’aurions pas le
temps de la vivre.
Il est temps je crois de me dénouer de ces
liens afin de me créer une nouvelle existence. Une existence dans laquelle on
ne s’est jamais connu. Dans lequel lui est moi, nous sommes que des étrangers. Je
ne n’aurais alors pas à faire de comparaison. Il me serait alors plus facile de
donner une chance aux autres…
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