Wednesday 19 June 2013

Halte à la passivité!

Petit tour à Port-Louis, des affiches incitant les citoyens à manifester contre l’ingérence frisent le ridicule sous le regard indifférent des passants. Attitude aberrante quand l’on tient en compte les derniers évènements. Onze morts pour les inondations du 30 mars, dix morts pour l’accident de Sorèze, le ministre de la justice Yatin Varma qui agresse un élève de la Charles Telfair Institute Florent Jeannot âgé de 19 ans. Mais où va-t-on ? Question primordiale et pourtant, cela ne semble pas tellement importer puisque personne ne fait rien. Tout le monde vaque à ses occupations…C’est du passé tout ça maintenant on va de l’avant.


L’année dernière j’assistais à une manifestation des travailleurs sociaux contre l’augmentation du pain. Alors que j’écoutais leurs doléances, un homme passait et n’a pas manqué de les fustiger. Il les a regardé avec mépris et m’a lâché que « zot pé fer tout ça la pour nanier », me faisant au passage comprendre que leur action n’était qu’un coup d’épée dans l’eau. Parole qui n’a pas manqué de me marquer. Pourquoi un tel jugement envers ceux qui se battent pour ce qu’ils croient ? J’ai parfois l’impression que les mauriciens sont enfermé dans une passivité qui m’horrifie. Il semble tous mettre l’ingérence sur le compte de la fatalité.

Ne sommes nous pas ceux qui ont leur mot à dire quand il faut voter ? Pourquoi nous sentons-nous donc si impuissants ? Nous sommes en mesures de décider, mais pourquoi ne nous sentons-nous pas en contrôle ? La résignation qu’éprouvent de nombreuses personnes m’est incompréhensible. « Pas pou servi nanier si fer kikchoz »,  semble être la phrase fétiche de nombreux mauricien. Donc, ils se contentent de débat animé sur ce qui les dérange. Un débat qui ne sert à rien si ce n’est à prédire qui sera l’équipe gagnant à la prochaine élection.


« J’attends le jour où ce pays aura des politiciens tel que Barack Obama à la tête ».   Aspiration et rien de concret. A croire que nous voulons tous vivre dans l’abstrait. Entendu tout dernièrement à la radio une femme fustigeant les intervenants parce qu’ils ont osé critiquer ceux aux pouvoirs. « Kifer zot pé critiqué ? Bizin respecte banne ministre ». Est-ce avec cet état d’esprit que nous espérons faire avancer les choses ? Il faut parfois critiquer afin de faire améliorer les choses. Biensûr il faut que ce soit des critiques constructives. J’ai peur de cette passivité qui semble animer les mauriciens. Quand oserons-nous agir ?

No comments:

Post a Comment